jeudi 30 mai 2013

"Si on voulait remercier l'Univers de toutes les joies qu'il nous donne, il ne resterait pas de temps pour se plaindre." Anonyme

LES TROIS PORTES DE LA SAGESSE

"
Le Roi avait pour fils unique un jeune prince courageux, habile et intelligent. Pour parfaire son apprentissage de la Vie, il l'envoya auprès d'un Vieux Sage.
"Eclaire-moi sur le sentier de la Vie", demanda le Prince.
"Mes paroles s'évanouiront comme les traces de tes pas sur le sable, répondit le Sage. Cependant je peux te donner quelques indications. Sur ta route, tu trouveras trois portes. Lis les préceptes indiqués sur chacune d'entre elles. Un besoin irrésistible te poussera à les suivre. ne cherche pas à t'en détourner car tu seras condamné à revivre sans cesse ce que tu auras fuis. Tu dois éprouver cela dans ton coeur et dans ta chair. Va maintenant et suis cette route droit devant toi." Le Vieux Sage disparut et le Prince s'engagea sur le chemin de la Vie.

Il se trouva bientôt face à une grande porte sur laquelle on pouvait lire "CHANGE LE MONDE". "C'était bien là mon intention, pensa le Prince, car si certaines choses me plaisent dans ce monde, d'autres ne me conviennent pas." Et il entama son premier combat avec fougue et vigueur, modelant la réalité selon son désir. Il trouva le plaisir et l'ivresse, mais pas l'apaisement du coeur. Il chercha à changer certaines choses, mais beaucoup lui résistèrent. 
Bien des années passèrent. Un jour, il rencontra le Vieux Sage qui lui demanda : 
"Qu'as-tu appris sur le chemin ?"
"J'ai appris, répondit le Prince, à discerner ce qui est en mon pouvoir et ce qui m'échappe. Ce qui dépend de moi et ce qui n'en dépend pas."
"C'est bien, dit le Vieil Homme. Utilise tes forces pour agir sur ce qui est en ton pouvoir. Oublie ce qui échappe à ton emprise." Et il disparut.

Peu après, le Prince se trouva face à une seconde porte sur laquelle on pouvait lire : "CHANGE LES AUTRES."
"C'est bien là mon intention, pensa-t-il. Les autres sont source de joie, de plaisir et de satisfaction, mais aussi de douleur, d'amertume et de frustration." Il entama son deuxième combat. Il s'insurgea  contre tout ce qui pouvait le déranger ou lui déplaire chez ses semblables. Il chercha à infléchir leurs caractères et à extirper leurs défauts.
Bien des années passèrent. Un jour, alors qu'il méditait sur l'utilité de ces tentatives, il croisa le Vieux Sage qui lui demanda : "Qu'as-tu appris sur le chemin ?"
"J'ai appris que les autres ne sont pas la cause de mes joies et de mes peines. Ils n'en sont que les révélateurs. C'est en moi que prennent racine toutes ces choses."
"Tu as raison, dit le Sage. Par ce qu'ils réveillent en toi, les autres te révèlent à toi-même. Sois reconnaissant envers ceux qui font vibrer la joie et le plaisir en toi, mais aussi envers ceux qui font naître souffrance et frustration. A travers eux, la Vie t'enseigne ce qui te reste à apprendre."

Peu après le Prince arriva devant une porte où figurait ces mots : "CHANGE-TOI TOI-MÊME".
"Si je suis la cause de mes problèmes, c'est ce qu'il me reste à faire," se dit-il. Il entama son troisième combat. Il chercha à infléchir son caractère, à combattre ses imperfections, à changer tout ce qui ne lui plaisait pas en lui.
Après bien des années où il connut quelques succès mais aussi des échecs et des résistances, il rencontra le Sage qui lui demanda : "Qu'as-tu appris sur le chemin ?"
"J'ai appris, répondit le Prince, qu'il y a en nous des choses qu'on peut améliorer, d'autres qui nous résistent et qu'on n'arrive pas à briser".
"C'est bien." dit le Sage. "Oui, poursuivit le Prince, mais je suis las de me battre contre tout, contre tous, contre moi-même. Quand trouverai-je le repos ?"
"C'est justement ton prochain apprentissage, dit le Sage. Avant d'aller plus loin, retourne-toi et contemple le chemin parcouru". Et il disparut.

Regardant en arrière, le Prince vit sur la face arrière de la troisième porte une inscription qui disait "ACCEPTE-TOI TOI-MÊME". Il s'étonna de ne pas avoir vu cette inscription lorsqu'il avait franchi cette porte. "Quand on combat, on devient aveugle" se dit-il. Il vit aussi gisant sur le sol, tout ce qu'il avait rejeté, combattu en lui : ses défauts, ses peurs, ses limites, tous ses vieux démons. Il apprit à les reconnaître, à les accepter, à les aimer. Il apprit à s'aimer lui-même sans plus se comparer, se juger, se blâmer.
Il croisa le Sage qui lui demanda : "Qu'as-tu appris sur le chemin ?"
"J'ai appris que détester ou refuser une partie de moi, c'est me condamner à n'être jamais en accord avec moi-même. J'ai appris à m'accepter moi-même, totalement, inconditionnellement."
"C'est bien, dit le Vieil Homme, c'est la deuxième sagesse. Maintenant, tu peux franchir à nouveau la deuxième porte".

Arrivé de l'autre côté, le Prince aperçut la face arrière de la première porte et y lut : "ACCEPTE LE MONDE". "Curieux, je n'ai pas vu cette inscription la première fois". Il regarda autour de lui le monde qu'il avait cherché à conquérir, à changer, à transformer. Il fut frappé par la beauté de toute chose. C'était pourtant le même monde qu'autrefois. Etait-ce le monde qui avait changé ou son regard ?
Il croisa le Sage qui lui demanda : " Qu'as-tu appris sur le chemin ?"
"J'ai appris que le monde est le miroir de mon âme. Que mon âme ne voit pas le monde, elle se voit dans le monde. Quand elle est enjouée, le monde lui semble gai. Quand elle est accablée, le monde lui semble triste. Le monde, lui, n'est ni gai, ni triste. Il est là, il existe, c'est tout. J'ai appris à l'accepter sans le juger, totalement, inconditionnellement."
"C'est la troisième sagesse, dit le Vieil Homme. Te voilà à présent en accord avec toi-même, avec les autres, avec le monde."
Un profond sentiment de paix, de sérénité, de plénitude envahit le Prince. Le Silence l'habita.
"Tu es prêt maintenant à franchir le dernier seuil, dit le sage, celui du passage du silence de la plénitude, à la Plénitude du Silence".

Auteur inconnu

dimanche 17 mars 2013

"J'ai décidé d'être heureux parce que c'est bon pour la santé". Voltaire